L'Automne
L’Automne
C’est l’automne dans notre ville,
C’est l’automne jusqu’aux cieux,
Et sur nos chemins de l’exil
Périssent les rêves ambitieux.
Si grands que puissent êtres les arbres,
Ils sont trop nus et dépouillés,
Etendant leurs ramures macabres
Au-dessus des routes mouillées.
Je marcherai encore longtemps
Sous les larmes des soleils perdus,
Cherchant encore les fleurs d’antan,
Couronnes de nos amours déçus.
Si gris que puisse être le ciel,
Si sombres que doivent sembler les routes,
Je poursuivrai les arcs-en-ciel,
Je les attraperai coûte que coûte.
Vous ne pourrez pas m’arrêter
Derrière tous vos masques et mensonges,
Toutes vos courses à la sainteté ;
Vous ne savez ce qui me range.
Le printemps est trop vite parti
Et l’été l’a si bien suivi
Qu’il ne subsiste de ma vie
Qu’un automne un peu débâti.
Je cours après le temps futur
Sur les feuilles mortes des souvenirs,
Loin des chevaliers en armures
Qui perdent leur vie à se vêtir.
C’est l’automne sur ma vie,
C’est l’automne dans mes yeux,
Mais sur mes chemins de l’exil
Je garde mes rêves les plus furieux.