Car ce n’était autre qu’une décadence que

Car ce n’était autre qu’une décadence que l’immense peuple des humains était en train de subir. Certes, sa gloire et son apogée avaient été fort éphémères et son déclin extrêmement soudain et inattendu, mais il faut dire que cette décadence n’avait rien de naturel. En effet, selon le Livre du Temps, énorme ouvrage relatant l’incroyable épopée passée, présente et future de la vie sur Terre, ce terrible événement ne devait jamais se produire. Arrivé à son véritable apogée et ayant presque atteint la perfection, le peuple des humains devait voir le merveilleux événement que serait pour lui l’Apocalypse, autrement appelée la fin du monde. Les hommes se seraient vus sauvés des flammes de l’Enfer par la bonté toujours croissante dont ils avaient fait preuve au cours de ces derniers millénaires et auraient tous sans exception connus le Paradis, merveilleux endroit où le malheur n’existe sous aucune forme, où rien n’est important sinon de vivre. L’amour y est présent partout, presque palpable tant il est fort. Mais un autre en avait décidé autrement et si personne ne l’empêchait de répandre le mal, tout cela ne serait qu’un rêve lointain, oublié de tous… Satan, au plus profond du monde souterrain dont il était le maître incontesté, dirigeait les hommes comme des pions sur un échiquier, leur enlevant leur foi, quelles que soient leurs croyances, et la remplaçant par la bestialité qui avait mené certains hommes, dans un passé plus ou moins proche, à commettre des crimes horribles et des génocides inacceptables qui à jamais marquèrent la muse de l’Histoire d’une cicatrice que le Diable, à cet instant, tentait de rouvrir afin que coule à nouveau le sang. Et pourtant cela n’était rien comparé à la plaie gigantesque que ses démons ouvraient peu à peu à des milliers de kilomètres de la capitale française…